Love Angel, The story of Calypso Galanis.

L’entrée du lycée était énorme. Imposante. Oppressante. Avant même d’entrer dans cet endroit, mon cœur s’emballait déjà. C’était tout moi ça, être stressée pour la rentrée. J’avais arrêté de compter le nombre de lycées, de collèges, d’écoles primaires, que j’avais fréquentées. Au moins une par an, si ce n’est plus.

Mais ce lycée-là, malgré l’emprise qu’il exerçait sur mes palpitations cardiaques, me plaisait. Quelque chose me disait que j’avais enfin trouvé mon εποχή…oh ! Excusez-moi, vous ne pourrez pas comprendre même si je vous le traduisais. Et puis, je vous l’ai dit : Il y a des secrets qu’il vaut mieux garder pour soit, ou ne révéler qu’au bon moment.

J’étais arrivée devant le lycée à 9 heures, il ouvrait à 9 heures 30. Je m’asseyais donc sur un des bancs qui se trouvaient sur la petite place devant l’entrée et attendis que les autres arrivent.

A 9 heures 10, les premiers lycéens commencèrent à pointer le bout de leur nez, et je pus à loisir observer quel genre de personne j’allais avoir dans ma classe cette année. Il n’y avait pour le moment que des têtes de premiers de la classe, c’était toujours ceux-là qui partaient tôt pour ne pas être en retard. Des filles, des garçons, tous habillés de vêtements de marque et bien coiffés pour leur premier jour de cours. Ils me jetaient des coups d’œil fréquents, sans doute pour essayer de déterminer si j’étais digne d’être une des leurs. A vrai, dire, je n’en avais pas très envie.

Vinrent ensuite les élèves moyens, à 9 heures 20. Ceux que les profs ne remarquent pas trop, qui ont des notes correctes mais pas excellentes, et qui se fondent dans la masse. Je commençais à retenir de plus en plus d’attention, mais personne n’était encore venu me dire quoique ce soit.

A 9h30, les portes s’ouvrirent à mon plus grand soulagement, car je venais d’apercevoir les derniers arrivés : en bande, cigarette à la main ou aux lèvres, ils m’avaient toujours donné envie de vomir.


La cours était encore plus grande que l’entrée. Tous les adolescents qui entraient en seconde y étaient rassemblés, moi avec. Nous attendîmes encore 5 minutes l’arrivée de la principale. 5 minutes durant lesquelles les pannes d’oreillers arrivèrent et se firent tout petits parmi les autres.

Enfin, la principale de lycée arriva. Elle était petite et mince. Son tailleur gris d’une marque qui m’était inconnue faisait ressortir ses yeux bleus, ainsi que son teint bronzé. Ses cheveux blonds étaient attachés en un chignon serré avec une multitude de pinces. Elle avait dû être jolie dans sa jeunesse.

Un surveillant lui tendit un micro, et ce fut le silence.

-Bienvenue à vous tous pour cette nouvelle année à la New York High School. Je suis la principale Mme Hayes. Que vous soyez nouveau ou bien ancien, j’espère que se sera pour vous une longue et belle année.
-Je préfère qu’elle soit courte et belle. Murmura un garçon avec un sac vert fluo.
-Silence James ! Je serais déçue de vous mettre une heure de retenue dès le premier jour !

Quelques ricanements fusèrent, puis c’arrêtèrent aussitôt que le regard perçant de Mme Hayes eut balayé l’assemblée. Apparemment fière de sa démonstration d’autorité, Mme Hayes reprit son discours.

-Bien. Sans plus attendre, je vais procéder à la répartition des classes.

Et ensuite passa le moment le plus interminable de la rentrée…Je fus appelée pour la 2ndB, et partis avec ma classe et mon prof principal : Mr Prince. C'est partit pour la rentrée !


La sonnerie vient de retentir dans les couloirs : nous sommes libres ! Enfin, cette rentrée est terminée…Bon d’accord, il faudrait aller en cours demain, et avoir des devoirs…Mais par Zeus que j’étais heureuse de quitter ma chaise et mon bureau pour le soleil de l’extérieur ! Alors que je me dirigeais vers l’arrêt de bus le plus proche, je me sentis agrippée par le bras. Surprise, je me retournais. Une jeune fille se tenait devant moi. Brune, yeux marrons, mince et de taille moyenne, elle avait le physique et le sourire d’une personne qui rêvait par-dessus tout d’aider les gens.

-Salut ! Me dit-elle. Moi c’est Monica. Monica Sanders. Je suis dans la même classe que toi, tu te souviens de moi ?
-Monica hein ? Ah oui ! Je me souviens ! Mentis-je. Oui, oui…Qu’est ce que tu voulais me dire ?
-Bah, ici, quand un nouveau débarque, on l’aide et tout, donc si t’as besoin de quoi que ce soit je…
-Merci c’est gentil mais je saurais me débrouiller je pense. La coupais-je un peu plus brusquement que je ne l’aurais voulu. Mais merci quand même !
-Ah. Okay. Bon, bah alors si tu as besoin d’une amie pour te confier, tu sais chez qui sonner !

Elle s’en alla, toujours aussi joyeuse, et je repris la route vers chez moi. Une chose était sûre : jamais ma rentrée n’avait autant ressemblée à une rentrée normale.

Sur le chemin du retour, je me mis à penser à mes parents. Ils étaient en ce moment-même à Hong Kong pour l’avant première d’un film. Ils avaient gagné deux places alors ils avaient voulu faire une escapade en amoureux, je les trouvais trop mignons lorsqu'ils faisaient ça. Personne ne savait qui étaient mes parents. Ce que je voulais, c’est être aussi invisible que possible. Il ne faudrait pas qu’on sache que mes parents ont les moyens d’aller quand ils le veulent où ils le veulent ! Je serai tout de suite remarquée et personne ne m’oublierait.
Le bus s’arrêta brusquement. J’étais arrivée. Je descendis en trainant les pieds. Ma mère et mon père me manquaient. J’avais beau avoir 16 ans, être loin d’eux me laissait souvent un vide dans le cœur.
J’habitais une maison à un étage plutôt douillette dans un quartier résidentiel vers l’est de New York. Là-bas, tout était assez calme et j’appréciais énormément cela.

Presque machinalement, je me dirigeais vers le numéro 1864 de la rue et enfonçais ma clé dans la serrure. A peine avais-je franchi le seuil que je sentis que quelque chose avait changé. Le linge était étendu, les fenêtres entrouvertes, et une odeur de lasagnes flottait dans l’air. Je souris et courais dans le salon en criant partout.

-Vous êtes revenus ! Et vous ne m’avez même pas appelée !
-On est vraiment désolés ma chérie. Répliqua mon père en me serrant dans ses bras. Mais bon on ne va pas tout le temps t’appeler pour te dire où on va non ?
-Très drôle Dad.
-Je suis si contente de te revoir mon ange ! Me dit ma mère en me serrant contre elle à son tour.

Et je me retrouvais compressée entre mes parents, plus heureuse que jamais. Cela faisait au moins deux semaines que je ne les avais pas vus !

-Alors ? Me questionna mon père et s’éloignant de moi. Comment s’était ta rentrée ?
-Mieux que les autres années. J’espère ne pas avoir à changer encore une fois de lycée, je commence à en avoir marre.
-Calypso, tu sais très bien pourquoi tu es obligée non ? Me rappela ma mère. Parce que tu es…
-C’est bon Mom, je sais. Mais tu comprends, j’aimerais pouvoir me poser. J’aimerais être une adolescente normale, qui a des amis, un copain, et tout ce qui va avec…
-Attends attends attends…Me coupa mon père soudain très sérieux. Tu as bien dit un copain ? Il est hors de question que tu nous ramène un biker ou je ne sais quoi d’autre qui ressemble de près ou de loin à une canaille !
-Dad. Lui dis-je en souriant. Tu ne peux pas rester sérieux un moment tu sais ça ?

Le reste de la soirée, je la passais en compagnie de mes parents. Nous mangeâmes les lasagnes que ma mère avait faites, et puis nous regardâmes un film. Je sais que certains d’entre vous sourient en ce moment, en se disant que j’ai encore l’air d’une gamine qui ne quitte pas les jupons de sa mère. Mais croyez-moi, si vous étiez comme moi, à ne pouvoir se lier d’amitié avec personne, à devoir juste être oubliée, vous apprécieriez la compagnie de vos parents. Et puis, ce n’était pas comme si ils étaient vieux, moches et méchants ! D’ailleurs, mon père était quand même assez beau gosse il faut le dire ! Mom a bon gout !

Plus tard dans la soirée, alors que je me glissais sous mes couvertures, je me pris à repenser à Monica. Cette fille, qui m’avait si gentiment parlé, en ignorant tout de moi. Peut être qu’après tout, avoir une amie ne me ferait pas de mal…Non ! Je m’assenais une claque mentale. Personne ne devait se souvenir de moi. Jamais.
C’est sur cette pensée peu encourageante que je fermais les yeux pour sombrer dans un profond sommeil.