Hum, hum ! Asseyez-vous j'vous prie !

Peur. Angoisse. Doutes. Tel sont les premiers sentiments que j'ai ressentis en allant me coucher. Je savais que je ne pourrais pas m'endormir. La journée de demain allait être vraiment longue. Vous allez me dire que j'ai souvent fait ça, mais quand même, c'est à chaque fois une étape que je suis heureuse de terminer. Je ne me suis couchée que depuis une dizaine de minutes et pourtant je transpire déjà à grosses gouttes. Ce que je trouverai demain dépendra de mon année entière. Je fait craquer mes doigts ; Réflexe que j'ai toujours eu quand je suis stressée. Je soupire. C'est tous les ans comme ça. À la veille de la rentrée des classes je stresse toujours. À force de faire marcher mon esprit avec mes réflexions bidons, je sens que mes paupières se ferment toutes seules. J'essaye de lutter contre le sommeil et de profiter de mon dernier jour de vacances... en vain.

Bip bip bip. Je me réveille en sursaut, comme tous les matins. J'éteins ce fichu réveil de malheur et je recouche. Je m'apprête à fermer les yeux quand je me souviens d'un détail plus ou moins important : aujourd'hui, c'est la rentrée des classes. Je me tire hors de mon lit, grogne et rampe presque vers la lumière. Je retiens un cri de surprise et d'horreur quand je découvre mon visage dans le miroir. Nouveau grognement. Je m'habille tant bien que mal et branche mon lisseur. Je traine mes pieds vers la cuisine et avale mon café au lait ultra sucré. Pour me réveiller. Après ça, j'ai l'impression de renaitre. Je cours presque vers la salle de bain pour me brosser les dents avec mon super dentifrice à la menthe. Je dompte mes cheveux à coups de brosse énergiques. Je vais dans ma chambre me lisser les cheveux tout en écoutant la radio sur mon portable, histoire de réveiller mes parents. Je me maquille comme d'habitude, pas besoin de changer. Je mets mes converses basses grises claires et prend mon sac Eastpak bleu, mes clés, ma carte de bus et de cantine et mon portable. Ainsi armée, je m'avance vers ma prochaine destination : l'arrêt de bus.

Habituée à ce que nous soyons une vingtaine à attendre le car dans le froid, je m'étonne que nous ne soyons que cinq. Etrange. Je ne me pose pas trop de questions, on sait jamais. À peine es-je le temps de finir de penser que le car arrive et nous embarque pour l'enfer : le collège.

Je souffle un bon coup avant de passer le portail blanc et rouillé de ce qui est depuis maintenant trois ans, mon sanctuaire. Je reconnais des têtes familières, des gens à qui j'ai surement promis d'être avec eux pour toujours. Stupidité sans avenir. Je cherche mon nom sur les listes, ayant presque une boule au ventre. C'est avec un énorme soupir de soulagement que je vois avec qui je suis. Je souris intérieurement. Je ne vois même pas pourquoi j'ai angoissé à ce point, ce n'est que mon collège. Je m'avance d'un pas léger vers ma classe, connaissant déjà toutes les têtes et leur rendant leurs sourires. C'est bon d'être à la maison...